Tuesday, June 21, 2022

Pierre Gilliard on Alexandra letting Alexei go to General Headquarters (Stavka) with Nicholas, family visits there, and a severe nosebleed Alexei suffered in December 1915

Sources:

Treize années à la cour de Russie: Le tragique destin de Nicolas II et de sa famille, pages 121 to 131, by Pierre Gilliard, 1921


Thirteen Years at the Russian Court, pages 148 to 156, by Pierre Gilliard, translated by F. Appelby Holt, 1921


The account:

L'empereur rentra le 6 octobre [1915] pour quelques jours à Tsarskoïé-Sélo et il fut décidé qu'Alexis Nicolaïévitch repartirait avec lui pour le G. Q. G., car il avait le plus grand désir de faire voir aux troupes le grand-duc héritier. L'impératrice se soumit à cette nécessité; elle comprenait combien l'empereur souffrait de son isolement: à l'une des heures les plus accablantes de son existence, il était privé de sa plus grande joie, de sa famille. Elle savait quel réconfort il puiserait dans la présence de son fils. Mais son cœur saignait à la pensée du départ d'Alexis Nicolaïévitch; c'était la première fois qu'elle se séparait de lui et l'on peut s'imaginer quel sacrifice s'imposait cette mère qui ne quittait jamais son enfant, ne fût-ce que pour quelques minutes, sans se demander avec angoisse si elle le retrouverait vivant.

Nous partîmes le 14 octobre pour Mohilef; l'impératrice et les grandes-duchesses vinrent nous accompagner à la gare. Au moment où je prenais congé d'elle, Sa Majesté me demanda de lui écrire chaque jour pour lui donner des nouvelles d'Alexis Nicolaïévitch. Je lui promis de me conformer scrupuleusement à son désir pendant toute la durée de notre absence.

Le lendemain nous nous arrêtions à Riegitza, où l'empereur voulait passer en revue les troupes qui avaient été retirées du front et qui étaient cantonnées dans les environs. Tous ces régiments avaient pris part à la dure campagne de Galicie et des Carpathes, et leur effectif avait été presque entièrement renouvelé à deux ou trois reprises. Mais, malgré les pertes terribles qu'ils avaient subies, ils défilèrent devant l'empereur avec un élan admirable. Il est vrai qu'ils étaient au repos depuis quelques semaines et qu'ils avaient eu le temps de se remettre de leurs fatigues et de leurs privations. C'était la première fois que le tsar passait en revue ses troupes depuis qu'il en avait pris le commandement; elles voyaient donc en sa personne à la fois leur empereur et leur généralissime. Après la cérémonie, il s'approcha des soldats et s'entretint familièrement avec plusieurs d'entre eux, les questionnant sur les durs combats auxquels ils avaient pris part. Alexis Nicolaïévitch suivait son père pas à pas, écoutant avec un intérêt passionné les récits de ces hommes qui tant de fois avaient vu de près la mort. Sa figure, expressive et mobile d'habitude, était tendue dans l'effort qu'il faisait pour ne pas perdre un seul mot de ce qu'ils racontaient. Sa présence aux côtés de l'empereur excitait l'intérêt des soldats et, lorsqu'il s'était éloigné, on les entendait échanger à voix basse leurs réflexions sur son âge, sa taille, son expression. Mais ce qui les frappait le plus, c'était de voir que le tsarévitch portait un simple uniforme de soldat, qui ne se distinguait en rien de celui d'un enfant de troupe.

Nous arrivâmes le 16 octobre à Mohilef, petite ville de la Russie blanche, d'aspect très provincial, où le grand-duc Nicolas avait transporté le G. Q. G. deux mois auparavant, au moment de la grande offensive allemande. L'empereur habitait la maison du gouverneur, construite sur la falaise qui domine la rive gauche du Dniepr. Il y occupait au premier étage deux pièces d'assez grande dimension, dont l'une lui servait de cabinet de travail et l'autre de chambre à coucher. Il avait décidé que son fils partagerait ses appartements. On dressa donc le lit de camp d'Alexis Nicolaïévitch à côté de celui de son père. Quant à moi, on me logea, ainsi qu'une partie de la suite militaire du tsar, dans le bâtiment du tribunal de district qui avait été désaffecté pour les besoins du G. Q. G.

Notre vie s'organisa de la façon suivante. L'empereur se rendait tous les matins à neuf heures et demie à l'État-major; il y restait en général jusque vers une heure et je profitais de son absence pour travailler avec Alexis Nicolaïévitch dans son cabinet où, vu le manque de place, nous avions été obligés de nous installer. Le déjeuner avait lieu ensuite dans la grande salle de la maison du gouverneur. Il réunissait chaque jour une trentaine de convives parmi lesquels figuraient le général Alexéief, ses principaux collaborateurs, les chefs de toutes les missions militaires alliées, la suite, et quelques officiers de passage à Mohilef. Après le déjeuner, l'empereur expédiait les affaires urgentes, après quoi, vers trois heures, nous sortions en automobile. ...

L'empereur désirant visiter les troupes avec le grand-duc héritier, nous partîmes le 24 octobre pour Berditchef, où le général Ivanof, commandant en chef du front sud-ouest, prit place dans notre train. Quelques heures plus tard nous étions à Rovno. C'est dans cette ville que le général Broussilof avait établi son État-major et nous devions nous rendre avec lui sur les lieux où les troupes avaient été rassemblées. Nous montâmes aussitôt en automobile, car la distance à parcourir était de plus de vingt kilomètres. Au sortir de la ville, une escadrille d'aéroplanes nous rejoignit et nous escorta jusqu'à moment où nous aperçûmes les longues lignes grises des unités massées derrière une forêt. Un instant plus tard nous étions arrivés. L'empereur parcourut à pied avec le tsarévitch tout le front des troupes, puis les unités défilèrent les unes après les autres devant lui. Il fit ensuite sortir des rangs les officiers et les soldats désignés pour des récompenses et leur remit la croix de Saint-Georges.

Quand la cérémonie prit fin, la nuit était tombée. Au retour, l'empereur, ayant appris du général Ivanof qu'un poste de pansement se trouvaut à peu de distance, décida de s'y rendre sur l'heure. Nous nous engageâmes dans une forêt épaisse et bientôt après nous apercevions un petit bâtiment faiblement éclairé par la lueur rouge des torches. L'empereur, suivi d'Alexis Nicolaïévitch, pénétra dans la maison et s'approcha de tous les blessés qu'il questionna avec bonté. Son arrivée inopinée à une heure aussi tardive, dans un endroit si rapproché du front, causait un étonnement qui se peignait sur tous les visages. Un soldat qu'on venait de recoucher sur son lit, après le pansement, regardait fixement l'empereur et, quand ce dernier se pencha sur lui, il souleva sa seule main valide pour tâter ses vêtements et se persuader que c'était bien le tsar qui était devant lui et non une apparition. Alexis Nicolaïévitch se tenait un peu en arrière de son père, profondément ému par les gémissements qu'il entendait et les souffrances qu'il devinait autour de lui.

Nous regagnâmes notre train qui partit aussitôt pour le sud. Le lendemain nous nous reveillâmes en Galicie; nous avions franchi pendant la nuit l'ancienne frontière autrichienne. L'empereur tenait à venir féliciter les troupes qui, grâce à des prodiges de valeur et en dépit du manque d'armes et de munitions, étaient parvenues à se maintenir en territoire ennemi. Nous quittâmes la voie ferrée à Bogdanovka, et nous nous élevâmes peu à peu jusqu'au plateau sur lequel on avait réuni des détachements de tous les régiments de l'armée du général Chtcherbatchef. La cérémonie terminée, l'empereur, refusant d'écouter les représentations de son entourage, visita à cinq kilomètres des premières tranchées, et dans un endroit que pouvait atteindre le feu de l'artillerie ennemie, le régiment Pétchersky. Nous rejoignâmes ensuite les automobiles que nous avions laissées dans la forêt, et nous nous dirigeâmes vers l'armée du général Létchitzky qui se trouvait à cinquante kilomètres de là. Au retour nous fûmes surpris par la nuit; un brouillard épais recouvrait la campagne, nous nous égarâmes et, à deux reprises, il fallut rebrousser chemin. Enfin, après de nombreuses péripéties, nous pûmes rejoindre la voie ferrée, mais nous nous trouvions à vingt-cinq kilomètres de l'endroit où nous attendait notre train! ... Deux heures plus tard nous partions pour le G. Q. G.

L'empereur emportait de son inspection la meilleure impression, c'était la première fois qu'il avait pris contact aussi intimement avec les troupes et il était heureux d'avoir pu constater par lui-même, presque sur la ligne de feu, le bon état des régiments et l'excellent esprit qui les animait.

Nous rentrâmes à Mohilef le 27 octobre au soir, et le lendemain matin Sa Majesté et les grandes-duchesses arrivaient à leur tour au G. Q. G. L'impératrice et ses filles s'étaient arrêtées pendant leur voyage dans plusieurs villes des gouvernements de Tver, Pskof et Mohilef, pour y visiter les hôpitaux militaires. Elles restèrent trois jours avec nous à Mohilef, puis toute la famille repartit pour Tsarskoïé-Sélo, où l'empereur devait passer quelques jours. ...

Vers le 10 décembre, nous apprîmes que l'empereur avait l'intention d'aller visiter les régiments de la garde qui étaient alors rassemblés à la frontière de la Galicie. Le matin de notre départ, jeudi 16 décembre, Alexis Nicolaïévitch, qui avait pris froid la veille et souffrait d'un gros rhume de cerveau, se mit à saigner du nez à la suite d'un violent éternuement. Je fis appeler le professeur Fiodrof, mais il ne put parvenir à arrêter complètement l'hémorragie. Nous nous mîmes en route, malgré ce contretemps, car tout avait été préparé pour l'arrivée de l'empereur. Pendant la nuit le mal empira; la température avait monté et le malade s'affaiblissait. A trois heures du matin le professeur Fiodrof, effrayé de la responsabilité qui pesait sur lui, se décida à faire réveiller l'empereur et à lui demander de rebrousser chemin jusqu'à Mohilef où il pourrait soigner l'enfant dans de meilleures conditions.

Le lendemain nous étions de retour au G. Q. G., mais l'état du tsarévitch était devenu si inquiétant qu'on décida de le ramener à Tsarskoïé-Sélo. L'empereur se rendit toutefois à l'État-major où il passa deux heures avec le général Alexéief, puis il vint nous rejoindre et nous nous mîmes immédiatement en route. Le retour à Tsarskoïé-Sélo fut particulièrement angoissant, car les forces du malade déclinaient rapidement. Il fallut plusieurs fois faire arrêter le train pour pouvoir renouveler les tampons. Dans la nuit, à deux reprises, Alexis Nicolaïévitch que Nagorny, son matelot, soutenait dans son lit — on ne pouvait en effet le laisser complètement étendu — fut pris de syncope et je crus que c'était la fin. Vers le matin, cependant, une légère amélioration se produisit et l'hémorragie diminua. Nous arrivâmes enfin à Tsarskoïé-Sélo; il était onze heures du matin. L'impératrice, en proie à une mortelle angoisse, nous attendait avec les grandes-duchesses sur le quai de la gare. Avec d'infinies précautions, on transporta le malade jusqu'au palais. On parvint enfin à cautériser la plaie qui s'était formée à l'endroit où un petit vaisseau sanguin s'était rompu. L'impératrice n'en attribua pas moins aux prières de Raspoutine l'amélioration qui s'était produite, le matin, dans l'état du tsarévitch et elle resta persuadée que l'enfant avait été sauvé grâce à son intervention. ...

English translation (by Holt):

The Czar returned to Tsarskoïe-Selo on October 6th [1915] for a few days, and it was decided that Alexis Nicolaïevitch should go back with him to G. H. Q., for he was most anxious to show the Heir to the troops. The Czarina bowed to this necessity. She realised how greatly the Czar suffered from loneliness, for at one of the most tragic hours of his life he was deprived of the presence of his family, his greatest consolation. She knew what a comfort it would be to have his son with him. Yet her heart bled at the thought of Alexis leaving her. It was the first time she had been separated from him, and one can imagine what a sacrifice it meant to the mother, who never left her child, even for a few minutes, without wondering anxiously whether she would ever see him alive again.

We left for Mohileff on October 14th, and the Czarina and the Grand-Duchesses came to the station to see us off. As I was saying goodbye to her, Her Majesty asked me to write every day to give her news of her son. I promised to carry out her wishes faithfully the whole time we were away.

The next day we stopped at Riegitza, where the Czar wished to review some troops which had been withdrawn from the front and were billeted in the neighbourhood. All these regiments had taken part in the exhausting campaigns in Galicia and the Carpathians, and their establishment had been almost entirely renewed two or three times over. But in spite of the terrible losses they had suffered, they marched past the Czar with a proud and defiant bearing. Of course, they had been resting behind the line for several weeks, and had had time to recover from their weariness and privations. It was the first time that the Czar had passed any of his troops in review since he had taken over the Command. They now looked upon him both as their Emperor and Generalissimo. After the ceremony he mixed with the men and conversed personally with several of them, asking questions about the severe engagements in which they had taken part. Alexis Nicolaïevitch was at his father's heels, listening intently to the stories of these men, who had so often stared death in the face. His features, which were always expressive, became quite strained in the effort not to lose a single word of what the men were saying. His presence at the Czar's side greatly interested the soldiers, and when he had gone they were heard exchanging in a whisper their ideas about his age, size, looks, etc. But the point that made the greatest impression upon them was the fact that the Czarevitch was wearing the uniform of a private soldier, which had nothing to distinguish it from that of a boy in the service.

On October 16th we arrived at Mohileff, a little White Russian town of a highly provincial appearance to which the Grand-Duke Nicholas had transferred G. H. Q. during the great German offensive two months before. The Czar occupied the house of the Governor, which was situated on the summit of the steep left bank of the Dnieper. He was on the first floor in two fairly large rooms, one of which was his study and the other his bedroom. Alexis Nicolaïevitch's camp-bed was accordingly placed next to his father's. I myself and some members of the Czar's military suite were lodged in the local court-house, which had been converted for use by G. H. Q.

Our time was spent much as follows. Every morning at half-past nine the Czar called on the General Staff. He usually stayed there until one o'clock, and I took advantage of his absence to work with Alexis Nicolaïevitch in his study, which we had been obliged to make our workroom owing to lack of space. We then took lunch in the main room of the Governor's house. Every day there were some thirty guests, which included General Alexeieff, his principal assistants, the heads of all the military missions of the Allies, the suite, and a few officers who were passing through Mohileff. After lunch the Czar dealt with urgent business and then about three we went for a drive in the car. ...

As the Czar was anxious to visit the troops with the Czarevitch, we left for the front on October 24th. The next day we arrived at Berditcheff, where General Ivanoff, commanding the South-Western Front, joined our train. A few hours later we were at Rovno. It was in this town that General Brussiloff had established his headquarters, and we were to accompany him to the place where the troops had been assembled. We went by car, as we had more than twelve miles to cover. As we left the town a squadron of aeroplanes joined us and escorted us until we saw the long grey lines of the units massed behind a forest. A minute later we were among them. The Czar walked down the front of the troops with his son, and then each unit defiled in turn before him. He then had the officers and men on whom decoration were to be bestowed called out of the ranks and gave them the St. George's Cross.

It was dark before the ceremony was over. On our return the Czar, having heard from General Ivanoff that there was a casualty station quite near, decided to visit it at once. We entered a dark forest and soon perceived a small building feebly lit by the red flames of torches. The Czar and Alexis Nicolaïevitch entered the house, and the Czar went up to all the wounded and questioned them in a kindly way. His unexpected arrival at so late an hour at a spot so close to the front was the cause of the general astonishment which could be read on every face. One private soldier, who had just been bandaged and put back in bed, gazed fixedly at the Czar, and when the latter bent over him he raised his only sound hand to touch his sovereign's clothes and satisfy himself that it was really the Czar who stood before him and not a ghost. Close behind his father stood Alexis Nicolaïevitch, who was deeply moved by the groaning he heard and the suffering he felt all around him.

We rejoined our train and immediately left for the south. When we woke next morning we were in Galicia. During the night we had crossed the former Austrian frontier. The Czar was anxious to congratulate the troops, whose prodigies of valour had enabled them to remain on hostile soil notwithstanding the dearth of arms and ammunition. We left the railway at Bogdanovka and gradually mounted the plateau on which units from all the regiments of General Tcherbatcheff's army had been assembled. When the review was over the Czar disregarded the objections of his suite and visited the Perchersky Regiment, three miles from the front lines, at a place which enemy artillery fire could have reached. We then returned to our cars, which we had left in a forest, and went to General Lechitzky's army, which was some thirty miles away. We were overtaken by darkness on our way back. A thick mist covered the countryside; we lost our way and twice had to go back. But after many wanderings we at length struck the railway again, though we were sixteen miles from the place where we had left our train! Two hours later we left for G. H. Q.

The Czar brought away a most encouraging impression from his tour of inspection. It was the first time that he had been in really close contact with the troops, and he was glad that he had been able to see with his own eyes, practically in the firing-line, the fine condition of the regiments and the splendid spirit with which they were inspired.

We returned to Mohileff in the evening of October 27th, and the next morning Her Majesty and the Grand-Duchesses also arrived at G. H. Q. During their journey the Czarina and her daughters had stopped at several towns in the Governments of Tver, Pskoff, and Mohileff, in order to visit the military hospitals. They stayed three days with us at Mohileff and then the whole family left for Tsarskoïe-Selo, where the Czar was to spend several days. ...

On December 10th we heard that the Czar was intending to visit the regiments of the Guard which were then on the frontier of Galicia. On the morning of our departure, Thursday, December 16th, Alexis Nicolaïevitch, who had caught cold the previous day and was suffering from a heavy catarrh in the head, began to bleed at the nose as a result of sneezing violently. I summoned Professor Fiodrof, but he could not entirely stop the bleeding. In spite of this accident we started off, as all preparations had been made for the arrival of the Czar. During the night the boy got worse. His temperature had gone up and he was getting weaker. At three o'clock in the morning Professor Fiodrof, alarmed at his responsibilities, decided to have the Czar roused and ask him to return to Mohileff, where he could attend to the Czarevitch under more favourable conditions.

The next morning we were on our way back to G. H. Q., but the boy's state was so alarming that it was decided to take him back to Tsarskoïe-Selo. The Czar called on the General Staff and spent two hours with General Alexeieff. Then he joined us and we started off at once. Our journey was particularly harrowing, as the patient's strength was failing rapidly. We had to have the train stopped several times to be able to change the plugs. Alexis Nicolaïevitch was supported in bed by his sailor Nagorny (he could not be allowed to lie full length), and twice in the night he swooned away and I thought the end had come.

Towards morning there was a slight improvement, however, and the hæmorrhage lessened. At last we reached Tsarskoïe-Selo. It was eleven o'clock. The Czarina, who had been torn with anguish and anxiety, was on the platform with the Grand-Duchesses. With infinite care the invalid was taken to the palace. The doctors ultimately succeeded in cauterizing the scar which had formed at the spot where a little blood-vessel had burst. Once more the Czarina attributed the improvement in her son's condition that morning to the prayers of Rasputin, and she remained convinced that the boy had been saved thanks to his intervention. ...


Above: Nicholas and Alexandra with Alexei.


Above: Alexandra with Alexei. Photo courtesy of Ilya Chishko at lastromanovs on VK.


Above: Alexei.


Above: Alexei with his sisters Olga, Tatiana, Maria and Anastasia.


Above: Pierre Gilliard with Alexei.


Above: Grigori Rasputin.

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