Sources:
La Russie des tsars pendant la grande guerre, volume 1, pages 13 to 14, by Maurice Paléologue, 1921
An Ambassador's Memoirs, by Maurice Paléologue, translated by F. A. Holt, 1925
The diary entry:
Mercredi, 22 juillet 1914.
... A trois heures et demie, nous partons dans le train impérial pour le camp de Krasnoïé-Sélo.
Un soir flamboyant illumine la vaste plaine onduleuse et fauve, que des coteaux boisés encerclent à l'horizon. Tandis que l'empereur, l'impératrice, le président de la République, les grands-ducs, les grandes-duchesses et tout l'état-major impérial inspectent les cantonnements des troupes, j'attends avec les dignitaires civils et les ministres, sur une éminence où sont dressés des pavillons. L'élite de la société pétersbourgoise se presse dans quelques tribunes. Les toilettes claires des femmes, leurs chapeaux blancs, leurs ombrelles blanches, resplendissent comme des parterres d'azalées.
Mais bientôt, voici le cortège impérial. Dans une calèche à la daumont, l'impératrice a le président de la République à sa droite et ses deux filles aînées en face d'elle. L'empereur galope à droite de la voiture, suivi par l'escadron étincelant des grands-ducs et des aides de camp. Tous descendent et prennent place sur le tertre qui domine la plaine. Les troupes, sans armes, s'alignent à perte de vue devant la file des tentes; leur ligne passe au pied même du tertre.
Le soleil baisse à l'horizon, dans un ciel de pourpre et d'or, un ciel d'apothéose. Sur un geste de l'empereur, une salve d'artillerie signale la prière du soir. Les musiques exécutent un hymne religieux. Tout le monde se découvre. Un sous-officier récite, à voix haute, le Pater. Ces milliers et ces milliers d'hommes prient pour l'empereur et la sainte Russie. Le silence et le recueillement de cette multitude, l'immensité de l'espace, la poésie de l'heure, la vision de l'alliance qui plane sur le tout, confèrent à la cérémonie une émouvante majesté.
English translation (by Holt):
Wednesday, July 22, 1914.
... At half-past three we left by the imperial train for the camp at Krasnoïe-Selo.
A blazing sun lit up the vast plain, a tawny and undulating plain bounded on the horizon by wooded hills. While the Tsar, the Tsaritsa, the President of the Republic, the grand dukes, grand duchesses and the entire imperial staff were inspecting the cantonments of the troops, I waited for them with the ministers and civil functionaries on an eminence on which tents had been pitched. The élite of Petersburg society were crowded into some stands. The light toilettes of the women, their white hats and parasols made the stands look like azalea beds.
Before long the imperial party arrived. In a four-horse calèche was the Tsaritsa with the President of the Republic on her right and her two elder daughters opposite her. The Tsar was galloping by the side of the carriage, followed by a brilliant escort of the grand dukes and aides-de-camp. They all dismounted and assembled on the low hill dominating the plain. The troops, without arms, were drawn up in serried ranks as far as the eye could reach before the row of tents. The front line ran along the very foot of the hill.
The sun was dropping towards the horizon in a sky of purple and gold. On a sign from the Tsar an artillery salvo signalled evening prayer. The bands played a hymn. Everyone uncovered. A non-commissioned officer recited the Pater in a loud voice. All those men, thousands upon thousands, prayed for the Tsar and Holy Russia. The silence and composure of that multitude in that great plain, the magic poetry of the hour, the vision of the alliance which sanctified everything, gave the ceremony a touching majesty. ...
Above: Alexandra. Photo courtesy of Ilya Chishko on Flickr.
Above: Maurice Paléologue.
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